• La pollution et le changement climatique ont de nombreuses conséquences sur la peau. Découvrez quels sont leurs effets et comment bien protéger sa peau face à la pollution.

Pollution atmosphérique, le changement climatique et la peau

Qu’est-ce que la pollution ?

On définit la pollution comme la présence inhabituelle ou en quantité surabondante de substances physiques (comme la chaleur , les rayons UV ….) ou biologiques (micro-organismes, pollens …) ou chimiques (pesticides, métaux lourds...) qui modifie les caractéristiques naturelles de l’eau, de l’atmosphère ou de l’air intérieur. La science de la pollution s’appelle la molysmologie.

Quelle est l’importance de la pollution sur la santé ?

L’OMS estime que 92 % de la population mondiale est exposée à la pollution et que celle-ci est responsable de plusieurs millions de décès dans le monde chaque année, par atteinte pulmonaire, cardiovasculaire ou par cancer.

D’où vient la pollution ?

Elle est rarement naturelle (exemple des feux de forêts, des éruptions volcaniques, des poussières du désert ou des pollens) mais le plus souvent anthropogénique c’est-à-dire résultant de l’activité humaine industrielle, ou agricole, mais aussi en lien avec les émissions des véhicules, les appareils de combustion domestiques…

Le changement climatique potentialise la pollution atmosphérique avec l’augmentation des températures, l’humidité ou les modifications de la couche d’ozone stratosphérique qui n’arrive plus aussi bien à filtrer le rayonnement UV. La combinaison des effets des UV et de la pollution est la photopollution.

Pourquoi la peau est concernée ?

La peau est l’organe le plus étendu et agit comme une barrière de protection contre les agressions extérieures diverses et notamment les polluants. Ceux-ci peuvent pénétrer par les voies respiratoires mais aussi par la peau soit par voie transdermique soit par les follicules pileux. La pollution avec le tabac et les UV font partie de l’exposome cutané, c’est-à-dire l’effet cumulatif des facteurs environnementaux sur le vieillissement cutané.

Comment les polluants agissent sur la peau ?

Les polluants agissent de plusieurs façons. Ils créent un stress oxydatif avec libération de radicaux libres en excès, et de de médiateurs pro inflammatoires ainsi qu’une modification de la qualité et la quantité de sébum. Ainsi les différentes fonctions barrière de la peau, mécanique, immunologique, biologique (modification du microbiote et du film hydrolipidique naturels protecteurs entre autres) vont se trouver altérées.

Quelles sont les conséquences?

On observe une sécheresse cutanée avec une sensibilité accrue et une hyperréactivité quel que soit le type de peau. Certaines dermatoses peuvent s’aggraver comme l’acné, la dermatite atopique, et le psoriasis.

Un lien a été mis en évidence entre acné et pollution de l’air notamment dans deux villes trés polluées comme Mexico et Pékin. Le mécanisme d’action est l’impact sur la qualité des lipides du sébum. L’humidité et la chaleur modifient le microbiome et augmenteraient la production de sébum de 10 %.

On a également démontré l’action indirecte de la pollution sur la pigmentation, notamment une augmentation des cas de mélasma et des lentigines.

Concernant le vieillissement cutané on connait bien son caractère multifactoriel, génétique, hormonal et environnemental (aussi dénommé exposome cutané). La pollution et le rayonnement UV ont un effet synergique sur le vieillissement cutané. En revanche il n’existe pas de preuve réelle du rôle carcinogène de la pollution sur la peau.

L’augmentation des températures et de l’humidité favoriseraient aussi l’hypersudation et donc aggraveraient toutes les dermatoses aggravées dans ces conditions comme le pemphigus de Hailey Hailey la maladie de Verneuil….l’acné et la rosacée.

Comment protéger sa peau ?

Les principes consistent d’une part à éliminer les substances anormales présentes sur la peau, à reconstituer la fonction barrière de la peau, et à lutter contre le stress oxydatif.

Bien nettoyer la peau tous les soirs est l’étape clé incontournable : afin d’éliminer tous les polluants et d’éviter d’altérer sa fonction barrière. Il doit être prolongé mais non agressif et vérifié en dernier par l’utilisation d’une eau ou d’un tonique avec un coton qui doit être « propre ».

Ensuite est appliqué un émollient réparateur contenant AH le soir ou des principes actifs si utiles ( dépigmentant, anti acnéique..). Le matin il faut créer un « bouclier » en appliquant une crème hydratante (selon le type de peau sèche ou grasse), contenant des anti oxydants ( vitamine C, niacinamide, resvératrol…). Certains auteurs préconisent également soit une alimentation riche en antioxydants soit des compléments alimentaires.

De nombreuses études sont en cours pour mieux comprendre l’action des divers polluants et développer des principes actifs pour prévenir ou corriger leurs effets.

Les polluants atmosphériques dont la pénétration percutanée pose problème ont été identifiés : pesticides, solvants, mercure, isocyanates, biphenyls, acrylates, les PAHs polycycliques aromatiques hydrocarbone (produits de combustion : tabac gasoil barbecue, etc.).

 

Pour aller plus loin, le Docteur Véronique Gassia, dermatologue esthétique à Toulouse, aborde ce sujet passionnant dans son dernier podcast :

Contacter le Docteur Gassia